>› a piece of me

Lorenzo n’est pas né à Heaven Hill. A vrai dire, le jeune homme vit le jour en Italie, où il vécut jusque ses cinq ans avant que ses parents ne décident de déménager aux Etats-Unis. Fils d’un grand chirurgien et d’une décoratrice d’intérieur, on peut dire qu’il grandit sans manquer de rien, si ce n’est de l’attention de ses parents. Un manque qui n’en est pas réellement un, car Lorenzo passe la majeure partie de son temps avec son frère et sa sœur.

Les trois enfants grandissent sous le regard bienveillant de leur nourrice, et s’ils prennent des chemins différents, ils n’en restent pas moins soudés. Lorenzo considérait son grand frère comme un modèle, et tente d’ailleurs de suivre ses traces, mais l’économie ne le passionne décidément pas, et il se dirige finalement vers le droit qui lui semble plus accessible. Et ce qui n’était qu’un second choix devient rapidement une vocation, qui plus est partagée. En effet, alors qu’il n’est âgé que de seize ans, il fait la connaissance d’Ashley qui étudie le droit également. Il s’agit d’un coup de foudre entre les deux jeunes et quelques mois plus tard, les voilà ensemble.

Lorenzo s’éloigne peu à peu de ses frères et sœurs, passant tout son temps entre ses études et sa petite amie, au grand damne de sa famille à qui il manque beaucoup. Il ne cède pas pour autant, mais c’est lorsqu’il atteint la majorité que les choses basculent : voulant faire une surprise à sa petite amie et préparer un dîner romantique pour leurs deux ans ensemble, Lorenzo a la désagréable surprise de la trouver au lit avec un autre homme… qui n’est autre que son frère Les choses s’enchaînent alors à une vitesse étonnante : Lorenzo quitte Ashley – bien entendu – et la maison familiale, refusant de continuer à vivre sous le même toit que son ancien modèle. Il accepte donc la bourse qu’on lui propose et part étudier à la prestigieuse université de la Nouvelle-Orléans, le plus loin possible de sa famille.

Se sentant trahi, Lorenzo ne trouve rien de mieux que de se noyer dans le travail et passera les six prochaines années – il travaillait tellement qu’il parvient à anticiper une année – à étudier sans relâche, passant sa frustration dans le sport ou, à l’occasion, quelque fille d’un soir ramenées pour le soulager. Il ne se sert plus des femmes que dans ce but, à présent : lui qui avait été comme le plus grand des gentlemans est à présent le pire macho qui soit, suite à la trahison de son aimée.

Ainsi, il sort major de sa promotion à seulement vingt quatre ans, et ne tarde pas à trouver une place dans l’un des meilleurs cabinets d’avocat de la ville, aux vues de ses résultats de stages. Encore une fois, il ne rentre pas chez lui, évitant même les fêtes familiales en prenant le prétexte du travail. A ce rythme, il ne tarde pas à prendre la tête du cabinet d’avocat, et avec raison : devenu froid et cynique, il a la réputation d’avoir un cœur de pierre et de ne jamais perdre une affaire.

Côté cœur, sa réputation n’est plus à faire non plus : il est connu comme étant l’un des playboys le plus souvent vu accompagné, sans qu’aucune femme n’ait réussi à prendre son cœur. Lui-même déclare régulièrement qu’il n’a plus de cœur.

Sans doute aurait-il pu continuer comme cela longtemps, mais un matin de novembre changera à jamais la vie de Lorenzo. En effet, alors qu’il découchait en compagnie d’une énième blonde décolorée – plus exactement, il s’apprêtait à la mettre à la porte – il reçut la visite d’une assistante sociale accompagnée d’une petite fille. Surprit, le premier réflexe du jeune Italien fut de claquer la porte au nez de la vénérable vieille dame en lui annonçant qu’elle s’était trompée d’endroit, mais celle-ci avait insisté. C’est ce jour là qu’il apprit toute la vérité : une jeune femme qu’il avait fréquenté après la trahison d’Ashley était tombée enceinte, et lorsqu’on lui avait retiré la garde de sa fille en déclarant qu’elle n’était pas apte à veiller sur elle, elle avait déclaré haut et fort qu’il était son père.

Chose absolument ridicule aux yeux du jeune homme, et pourtant… Il lui suffit d’un regard à l’enfant pour comprendre que sa mère avait dit la vérité : la petite fille était le portrait craché de sa sœur, enfant. Le premier réflexe du jeune homme fut de faire un test de paternité, ce qui lui donna le temps d’organiser un minimum sa vie. C’est ainsi qu’il prit la décision de soumettre sa demande d’emménagement à Heaven Hill, un endroit qui lui semble parfait pour élever sa fille, loin des dangers de la grande ville et, surtout, de l’exposition aux médias qui l’accompagnait régulièrement.

A partir de ce jour Lorenzo arrêta les coucheries. S’il restait un homme froid et distant, sa carapace fondait comme neige au soleil dès lors que son regard se posait sur sa fille, et il se découvrit d’ailleurs un côté papa poule assez mal assumé…

Côté famille, Lorenzo considère toujours que sa fille est sa seule famille. Il n’a jamais plus adressé la parole à son frère et ne souhaite en aucun cas le revoir. Ses parents toujours absents ne lui manquent pas plus que cela, et au final, sa sœur est la seule qu’il regrette vraiment…

Comment s’en sortira-t-il en tant que père de famille ? Parviendra-t-il à s’ouvrir à nouveau ?