>› a piece of me
Vous voyez le moment où on remercie sur scène toute l'équipe qui à permit la création et la bonne gestion d'un spectacle ? Bah chez moi ça ressemblait un peu à ça quand il fallait appeler tout le monde à table. Sept enfants... mes parents ont quand même eu sept enfants ! Moi ? Ah oui moi pardon: moi je suis le cinquième, laissez moi tout vous expliquer.

Une mère écossaise, un père irlandais, et une ville: Chicago. C'est là que la magie a opéré pour eux, là que Nora et Matthew se sont rencontrés, sont tombés amoureux et ne se sont plus jamais lâché. Mon grand-père paternel tenait un petit jazz club à Chicago dans les années 50 qui est ensuite revenu à mon père à la mort sa mort en 1969. C'est dans ce club qu'il a rencontré ma mère qui s'y était produite en tant que chanteuse en 1971. Et seulement trois ans plus tard, en 1974, ils se disaient oui et donnaient naissance à ma grande sœur, l'ainée de la fratrie, "l'alpha" comme elle se décrivait quand j'étais petit ! En 1978 arrivait mon grand frère, que notre sœur surnommait donc "beta". Puis en 1980 vinrent les jumeaux, mes deux grands frères surnommaient "Mu et Nu" toujours par notre reine des surnoms j'ai nommée notre sœur ainée. Bon à ce moment-là, après avoir eu des jumeaux, mes parents se disaient qu'ils allaient en rester là, ce qui aurait pu leur suffire. Mais évidement vous vous doutez bien que ce ne fut pas le cas: quatre ans plus tard, en 1984, je vis le jour à mon tour, mon surnom était alors "delta". Dix ans après mes parents voulurent continuer d'agrandir la famille et vint alors au monde successivement ma petite sœur "Oméga" et mon petit frère "Gamma" respectivement en 1994 et en 1996. Vous suivez toujours ? Parfait.

Pour en revenir à moi, je suis né au milieu de la musique et pendant dix années j'étais le petit dernier de la famille alors comment vous dire que j'étais chouillé par mes parents mais pas mal charrié par mes ainés. Notre vie tournait autour de ce petit clan que nous avions et de la musique. Très vite nos parents nous permirent d'apprendre à chanter, à danser, à jouer de la musique, bref notre éveil musical était une partie très importante pour eux. En 1994, peu avant la naissance de "Oméga", mes frères et ma sœur voulurent former un groupe de musique, ma sœur, du haut de ses 20 ans avec déjà quelques années d'expériences voulait chanter comme notre mère tout en jouant de la guitare. "Beta", qui avait 16 ans à l'époque, jouait quant à lui de la basse. Les jumeaux "Nu et Mu" étaient respectivement à la batterie et à la guitare, ils avaient 14 ans. Pour ma part je n'avais que 10 ans et je ne jouais du piano que depuis mes 7 ans, alors on me permit de simplement danser dans leur groupe, car je dois reconnaitre que je n'étais pas mauvais en danse. Ces années furent parmi les plus heureuses de mon enfance, et j'en garde encore aujourd'hui des souvenirs impérissables.

Mais le groupe finit bien sûr par éclater, chacun ayant envie et besoin d'aller explorer ailleurs, "Beta" fut le premier à quitter la maison, rapidement suivit de "Alpha". Et quand j'eu 18 ans se fut mon tour, avant les jumeaux. J'avais pour volonté de devenir musicien à New-York. Je jouais à l'époque du piano, de la batterie et de la guitare, alors je me disais naïvement qu'avec le passé musicale de mes parents et de ma fratrie j'avais toute mes chances ! Mais arrivé là-bas - bien que poussé par mes parents qui croyaient en moi et étaient prêt à suivre mes rêves même les plus fou - se fut une petite désillusion. J'avais du talent c'est certain, mais je ne sortais pas suffisamment du lot. Je me produisais parfois dans des petits bars mais jamais rien de suffisant pour faire décoller une carrière. Quand j'eu 20 ans, mon grand frère "Beta" ayant réussi à faire carrière je pu profiter de la notoriété naissante de mon ainé et du travail reconnu de plusieurs membres de ma famille pour entrer dans un label à la Nouvelle Orléans où j'atterris. J'avais développé un talent non plus pour ma propre musique mais pour celle des autres, pour y dénicher ce petit truc en plus que les autres n'ont pas.

C'est comme ça que pendant plusieurs années je montai dans ce label, finissant par devenir producteur de musique et en être relativement bien reconnu. Je vivais à l'époque dans un petit appartement dans une petite ville voisine de la Nouvelle Orléans, Heaven Hills. Avec l'année je devins très bon dans ce que je faisais bien qu'évidement la concurrence était rude, mais parmi toute la concurrence que je pouvais avoir, une seule concurrente allait changer radicalement ma vie: Elena McGregor. Concurrente impressionnante avec laquelle nous jouions au chat et à la souris pendant plusieurs années, à se piquer des artistes l'un à l'autre. Plusieurs fois j'aurai eu envie de la faire disparaitre du paysage musicale, mais elle avait indéniablement du talent que je me devais de reconnaitre.

La situation dura quelques temps pendant lesquels nous nous tournâmes autour, jusqu'au jour où je fis un pas vers elle en lui proposant une entrevue pour discuter du dernier artiste qu'elle venait de réussir à faire signer chez elle plutôt que chez moi. De là s'entama un jeu étrange où nous n'aurions su dire si nous détestions ou si les forces qui gravitaient autour de nous cherchaient à nous attirer l'un à l'autre. Et c'est finalement ce qui s'est produit.

Les rencontrent se sont ensuite succédées, trouvant chaque fois un prétexte ou parfois dû au hasard, jusqu'à ce fameux soir où nous franchîmes la ligne en se laissant succomber à nos sentiments refoulés l'un pour l'autre. Depuis nous ne nous sommes pas quitté, traversant quelques épreuves ensembles, surmontant les difficultés de nos travails respectifs où bien des fois les problèmes de l'un étaient engendré par l'autre. Mais malgré tout nous arrivâmes à traverser tout cela ensemble, comme si rien ne pouvais nous atteindre. Elena était la personne qui faisait briller ma vie, celle qui y donnait un sens, elle était celle avec qui je voulais fonder une famille. Mais c'est justement ce point qui mis fin au rêve.

Après près de huit ans de relation et presque trois années de mariage, après avoir acheté une maison à Heaven Hills et après avoir vécu maints évènements ensembles nous décidâmes de faire un enfant, mais après un an d'essais infructueux le verdict tomba: Elena était stérile. Cette nouvelle nous fit entrer dans une spirale infernale, commençant à se tourner vers d'autres méthodes alternatives mais sans succès ou aboutissement dans l'immédiat nous nous rendîmes vites compte que malgré l'amour que nous pouvions nous porter, une relation peut se révéler fragile. Les disputes se faisaient de plus en plus fréquentes, parfois pour aucune raison, mais la situation devins rapidement difficile.

Aujourd'hui encore nous connaissant cette phase descendante dans nos vies, mais j'espère arriver à surmonter cela avec ma femme, arriver à retrouver une osmose, un équilibre. Je l'aime toujours et j'ai l'impression qu'elle aussi, mais parfois l'amour n'est peut-être plus suffisant pour maintenir un couple à flot ?